Les âmes grises - Philippe Claudel

Publié le par safran-lit.over-blog.com

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Nous sommes en 1917 dans une petite ville de province. Toute la société des notables est présente et tient son rôle. Le maire, le juge, le procureur, le flic, le médecin… tous font rouler depuis des années l’agréable train-train de la comédie sociale faite d’amicaux échanges. C’est curieux, même la Grande Guerre ne semble pas avoir bousculé les positions et les habitudes de chacun. Tout reste bien en place dans l’immuable tranquillité de la bourgeoisie sûre d’elle-même. Pourtant tout bascule lorsqu’une fillette de 10 ans est retrouvée morte dans l’eau. La petite Belle-de-Jour, comme on l’appelle. Tous la connaissent, elle servait au Rébillon, la seule brasserie restaurant du coin. "Bien, bien, bien…" reprend le juge, tout content d’avoir un meurtre, un vrai à se mettre sous la dent, un meurtre d’enfant en plus, et de petite fille pour couronner le tout. Dès lors, le soupçon gagne et rogne les âmes grises de nos notables. En premier lieu le procureur qui habite au château, juste à côté du lieu du meurtre…
Philippe Claudel possède un grand talent de conteur. Auteur de plusieurs romans, de récits, de chroniques, de nouvelles, il sait imposer d’emblée un ton particulier, soit une forme assez conventionnelle et classique de la composition mêlée à une plongée psychologique subtile et noire dans le fond de chaque être. --Denis Gombert
Présentation de l'éditeur

" Elle ressemblait ainsi à une très jeune princesse de conte, aux lèvres bleuies et aux paupières blanches. Ses cheveux se mêlaient aux herbes roussies par les matins de gel et ses petites mains s'étaient fermées sur du vide. Il faisait si froid ce jour-là que les moustaches de tous se couvraient de neige à mesure qu'ils soufflaient l'air comme des taureaux. On battait la semelle pour faire revenir le sang dans les pieds. Dans le ciel, des oies balourdes traçaient des cercles. Elles semblaient avoir perdu leur route. Le soleil se tassait dans son manteau de brouillard qui peinait à s'effilocher. On n'entendait rien. Même les canons semblaient avoir gelé
- C'est peut-être enfin la paix... hasarda Grosspeil
- La paix mon os ! lui lança son collègue, qui rabattit la laine trempée sur le corps de la fillette.

 

Mon avis :

Ce n'est pas un coup de coeur pour moi, loin de là. Les âmes ne sont pas grises mais noires et il me semble sortir d'un vrai cauchemar en ayant terminer de lire ce livre. L'auteur décrit bien les personnages mais d'une façon un peu embrouillée, partant d'un personnage à l'autre pour revenir finalement à l'histoire. Il faut tenir le fil du livre, ne jamais le lâcher sous peine d'en perdre sa compréhension.

Citation :

On tue beucoup dans une journée, sans même s'en rendre compte vraiment en pensée et en mots. Au regard de tous ces crimes abstraits, les assassinats véritables sont bien peu nombreux, si l'on y réfléchit.

Publié dans Romans

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